La 32e batterie constitue la garnison d'artillerie du fort de Troyon, du fort des Paroches et une partie de celle du fort du Camp des Romains. Le détachement de Troyon, sous les ordres des lieutenants SEMOUZE et LUDGER, se couvre de gloire pendant l'héroïque défense du fort.
L'ennemi veut pousser jusqu'à la Meuse par la trouée de Spada et rejoindre l'armée allemande combattant sur la Marne.
Il attaque le fort de Troyon le 8 septembre 1914, à 9h 30.
L'attaque dure cinq jours, pendant lesquels les valeureux défenseurs tiennent tête sous une avalanche de projectiles, avec une artillerie inférieure à celle de l'assaillant, et l'empêchent de passer. Le lieutenant LUDGER est grièvement blessé dès le début du bombardement. Le 9 septembre, un parlementaire ennemi est invité à faire, demi-tour ; les 9 et 10 septembre, deux assauts sont énergiquement repoussés.
Le Général Gouverneur de Verdun adresse, le 13 septembre, les félicitations suivantes aux garnisons des fortes de Troyon, des Paroches et de Génicourt :
« L'ennemi a voulu forcer les Hauts de Meuse, mais tous ses efforts sont venus se briser contre l'héroïque résistance de la garnison des forts. Ces forts n'avaient pas reçu les derniers perfectionnements de la fortification, mais ils avaient des chefs énergiques et des soldats valeureux. Le bombardement aussi bien que les assauts n'ont pu en avoir raison.
Les différents Gouverneurs se sont montrés étroitement solidaires; en particulier celui du fort de Génicourt a montré une activité incessante et a porté une aide particulièrement précieuse à Troyon.
« Le fort de Troyon, qui a supporté l'effort principal de l'ennemi, a souffert dans sa garnison et dans ses organes de défense, mais il a tenu bon; il a joué un rôle des plus importants dans la marche des opérations.
« Le Gouverneur adresse à tous, officiers, sous-officiers et soldats des forts de la Meuse, ses plus chaleureuses félicitations. » « Signé : Général COUTANCEAU. »
Le détachement du fort des Paroches, commandé par l'adjudant DEGOUEX, contribue à repousser l'attaque sur Troyon.
Entre le 13 et le 23 septembre, il intervient pour empêcher l'avance de l'ennemi, dans la région de Saint-Mihiel.
Du 23 au 30 septembre, le fort des Paroches reçoit environ 10.000 projectiles ; ses pièces sont mises hors de service ; l'ouvrage doit être évacué. Son artillerie s'installe dans les environs et retire, pendant la nuit, toutes les munitions du fort.
La 32e batterie demeure dans la région de Saint-Mihiel jusqu'au 15 août 1915. A cette date, elle forme une batterie de 220 d'armée, qui prend position près du ravin de Sauvaux (tranchée de Galonné) et à la côte des Hures. Le 18 janvier 1916, la 32e batterie passe au Détachement d'armée de Lorraine et s'installe près de Champenoux. Le 6 mars 1916, la 32e batterie forme la 21e batterie du 7e R. A. P.